Et après le 23 novembre 2022 ?


                                           

                                          Et après le 23 novembre 2022 ?



La 12ème journée Objectif OFP, associée à l’Alliance 4F, a été un moment ferroviaire fort, porteur d’une dynamique novatrice. Mais il faut maintenant arriver à mobiliser tous les acteurs, ce qui ne sera pas possible sans votre contribution active.

D’où, ci-dessous, ce texte/manifeste dans la continuité de notre matinée du 23/11 et des échanges qu’elle a déclenchés.


Ce « manifeste » propose les lignes de force du fret ferroviaire que le quinquennat actuel, selon nous, doit mettre en action.

Nous vous proposons et vous demandons, si vous partagez cette vision, qui est aussi un guide pour l’action, de participer à la propagation de ce manifeste en le diffusant dans tous vos réseaux de contacts.



                                 Fret ferroviaire : l’avenir c’est maintenant   


 2022 restera dans l’Histoire comme l’année du basculement dans un autre monde qui va devoir relever un foisonnement de défis, dont ceux du climat, de la décarbonation, de la production d’énergie propre. Il y a urgence d’action.

Le fret ferroviaire a un pouvoir de décarbonation et une frugalité énergétique due au roulement métal sur métal de la roue sur le rail, qui appellent à en faire un acteur structurant d’une logistique verte intermodale, critère de localisation des activités économiques.


Cela implique un projet industriel dont les lignes de force se précisent :


1. L’élaboration d’un schéma national d’aménagement ferroviaire prolongé par des intermodalités, routière et fluviale, ouvert à l’Europe et au-delà, connectant ou reconnectant les territoires et les ports à l’Europe ferroviaire.


2. La densification de l’utilisation du réseau, voyageurs et fret. Elle captera la spirale des rendements ferroviaires croissants, condition nécessaire de l’équilibre financier du Réseau. Ce nouveau regard sur le Réseau est décisif pour doubler la part de marché du fret, objectif de la Loi Climat, et mettre la France sur la trajectoire du retour à son rang ferroviaire européen.


3. L’impulsion d’une nouvelle alliance rail/route, alternative au gouffre énergétique et de métaux rares que serait un « tout-routier » européen saturant les infrastructures. Ce partenariat « gagnant/gagnant » ouvrira un espace de développement au pavillon routier français et apportera au rail le savoir-faire logistique routier.


4. Un nouvel ancrage ferroviaire territorial, sa capacité à détecter les trafics, à aller les chercher, les distribuer, les mutualiser, à nourrir les artères à haute productivité. Chaque territoire est un cas particulier : capillaires, embranchements, intermodalités, hinterland portuaires. Les Régions, les territoires, les métropoles, les chargeurs, les CCI, CESER... en lien avec SNCF Réseau décentralisé, doivent s’emparer de ce champ d’innovation sous-estimé : vers des Plans d’Action Régionaux intermodaux Attention ! L’information numérique centralisée ne peut se substituer aux savoir-faire et aux liens du terrain


5. L’investissement dans une nouvelle modernité du patrimoine public qu’est le réseau ferré, dont les lignes non-TGV sont parmi les plus vétustes d’Europe, augmenter sa capacité, sa fiabilité, adapter le gabarit qu’exige le combiné, développer la cybersécurité…


6. La conciliation des contraintes du court terme et de l’objectif à long terme. C’est sans nul doute la plus grande difficulté. En témoigne la situation actuelle qui, si on laissait jouer la seule dynamique des marchés, le coût de l’électricité étant plus élevé que celui du pétrole, conduirait à un contre-report modal du rail vers la route et à des difficultés économiques graves pour les opérateurs. De la même manière, il faut enrayer la propagation de plateformes logistiques monomodales routières qui, de facto, conduisent au « tout routier » européen. Inciter les « gagnants » d’une économie carbonée à investir dans une logistique verte ?                                                                                                                *   *                         

Les conditions sont réunies d’un choc stratégique fret, territorial et européen, porteur du consensus, sociétal, politique, syndical dont la France a tant besoin, générateur de motivation, créateur d’emplois verts pour les jeunes. Territoires, opérateurs, SNCF Réseau, Etat, il faut amorcer cette dynamique, en faire une priorité politique un axe fort du contrat de Performance du Réseau, l’inscrire dans une Loi de Programmation sur le fret ferroviaire engageant plusieurs quinquennats.

 

 Jacques CHAUVINEAU                                    Philippe FRANCOIS                                         André THINIERES

 Président d’Objectif OFP                                       Vice-Président                                              Délégué Général



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